Parcours d'intégrité pour le manager.
Comment développer la confiance de ses équipes ? Comment devenir un manager respecté ? Et si la clé de réponses à ces deux questions était : l'intégrité ?
Ou comment se faire respecter par ses équipes, lorsque l'on est Manager ?
L'intégrité est l'une des qualités que je défends le plus pour les managers.
Elle est absolument centrale dans la démarche d'obtention d'une légitimité informelle et du respect de soi-même.
L'intégrité se définit comme une honnêteté à toute épreuve. Et c'est d'ailleurs tout son pouvoir et toute sa rigueur : en effet, elle ne peut-être surjouée ou feinte.
En d'autres termes : pour pour paraître intègre, il n'y a qu'un chemin : être intègre.
Dans cet article je vous livre 10 traits de caractère ou mécanismes comportementaux du manager intègre. Je vous propose d'en prendre connaissance et, pour chacun d'entre-eux, de questionner votre propre rapport à celui-ci et son niveau d'intégration dans votre pratique et vos comportements managériaux quotidiens.
1. Il n'a qu'une parole et il la soigne
Le manager intègre ne promet pas, il s'engage.
Il dit ce qu'il fait et fait ce qu'il dit.
Ce type de comportement managérial est un tueur de doute pour les équipes et un créateur de sécurité psychologique.
De (trop) nombreux managers parlent pour "animer" voire "meubler", le manager intègre comprend que chaque mot qu'il emploie est une énergie à destination de ses équipes qui peut créer espoir ou désespoir et impacter à long terme l'ambiance générale et, in fine, l'efficacité.
Dans un esprit de nuance de mon propos, il est entendu que des éléments extérieurs, hors de contrôle pour le manager, peuvent venir heurter de plein fouet son engagement initial, voire le remettre en cause.
Dans ce cas, c'est encore une histoire de parole et de communication transparente pour expliquer la modification du contexte et la nécessité de modifier ce qui a été convenu en première intention.
2. Son comportement est prévisible et régulier
Allons-y sans détour : le manager intègre est stable. Les anglophones diraient : "what you see is what you get". Pas de double jeu avec le manager intègre, vous savez à quoi vous en tenir. Cela ne veut pas dire que la totalité de sa pensée ou de son comportement vous convient, cela veut dire qu'il n'agit pas en hypocrisie manipulatoire.
Un manager dont les actions sont constantes crée un environnement de travail stable où les collaborateurs savent à quoi s'attendre. La prévisibilité et la régularité dans son comportement sont deux piliers qui rassurent tout le monde.
J'attire une nouvelle fois votre attention sur le fait de ne pas tomber en inflexibilité ou rigidité, l'idée étant plutôt d'adopter ce que j'appelle des "grands principes comportementaux" face aux situations similaires, en appliquant les mêmes standards à chaque fois.
3. Il sait ce qui est bien et n'a pas peur de le défendre
Je parle d'éthique, qu'elle soit comportementale, commerciale, relationnelle....
Alors, je vous vois venir.
En effet, l'éthique, la morale, les mœurs...tout ceci est au final défini par la communauté au sein de laquelle nous évoluons. L'idée que je veux développer ici est plus orientée sur le courage moral du manager. C'est à dire sur le fait qu'il possède un jeu de valeurs et se trouve prêt à le défendre, même dans l'adversité.
Je considère que cela a tout à voir avec le fait de ne pas se laisser influencer par des gains à court terme ou par le désir de plaire et d'agir toujours en accord avec ses valeurs morales.
4. Il incarne les standards comportementaux qu'il attend ou exige des autres
Peut-être assez contre intuitivement, le terme d'exemplarité ne dit rien au manager intègre. Pourquoi ? Car il agit, en premier lieu, par stabilité et convictions profondes.
Il est exemplaire sans chercher à donner l'exemple.
Et c'est là, l'essence même du leader et c'est toute la subtilité et la force de son action.
De ce fait, lorsqu'il vient à "prêcher" un comportement, la base comportementale qu'il affiche chaque jour donne automatiquement plus de profondeur et d'intégrité à son propos.
Et puis, n'oublions pas que l'esprit de meute et de mimétisme social existe bel et bien au sein de notre espèce. Lorsque les membres de l'équipe voient que leur manager se conforme aux mêmes normes qu'il impose ils sont, généralement, plus enclins à suivre son exemple.
5. Il ne prend pas de responsabilités dans les affaires des autres
Que ces "autres" soient des services de l'entreprise, des individus, ou ses propres subordonnés, le manager intègre sait où tracer la ligne. Dans la continuité du point précédent, il ne se borne pas à ses responsabilités dans l'objectif de "dresser" ou "d'éduquer" mais simplement car il s'occupe de "ses" affaires. C'est aussi, inconsciemment, une façon d'encourager l'autonomie et la responsabilisation des membres de son équipe.
Nuance oblige, évidemment cela ne signifie pas qu'il est indifférent aux défis rencontrés par ses collaborateurs, mais plutôt qu'il respecte, non seulement leur espace de décision mais également le sien et son temps.
Petit conseil en passant : si vous avez accepté un poste de manager dans le but d'aider, sachez que ce n'est pas votre rôle premier. N'intervenez que lorsque c'est nécessaire, c'est à dire lorsque l'atteinte des objectifs se retrouve vraiment en péril ou lorsqu'un collaborateur n'a plus le pouvoir (comprendre statut hiérarchique) suffisant pour agir.
6. Il choisit d'agir le plus tôt possible
Il est tourné vers la concrétisation et l'action par une traduction tangible, dans le monde physique, de ce qui a été décidé ou imaginé. Les idées ne restent pas oubliées sur un tableau en salle de réunion. Si ce qui est dit a du poids, manière est cherchée de lui faire prendre vie.
Intégrité rime donc avec proactivité.
Autre élément, plus vous serez tourné vers l'action plus vous donnerez de poids à vos paroles mais aussi à la parole de ceux qui vous auront soufflé l'idée d'un nouveau processus opérationnel ou d'une nouvelle stratégie, par exemple.
En somme, tout le monde y gagne.
Enfin, il en est de même en situation de conflit : le manager intègre ne laisse pas les situations se régler d'elles-mêmes, ce qui d'ailleurs très souvent ne conduit qu'à leur détérioration.
7. Il ne confond pas dignité et fierté
La première se marie très bien avec l'humilité. La seconde beaucoup moins.
La dignité et la fierté sont deux concepts souvent confondus, mais le manager intègre sait faire la différence. Petit rappel si nécessaire, la dignité est liée au respect de soi-même et des autres, tandis que la fierté, est une attitude arrogante, teintée d'orgueil, souvent non avoué.
Je dirais donc que la dignité du manager lui permet d'activer une humilité de circonstance, dès qu'il se sent basculer en "fierté".
La maîtrise de la dignité permet de reconnaître ses erreurs et d'accepter les critiques constructives sans les percevoir comme des atteintes à son ego, là où la fierté bloquerait instantanément tout processus de croissance.
8. La transparence est une valeur cardinale chez lui
Ne nous cachons par derrière nos petits doigts : les managers ont parfois (souvent) accès à certaines informations qu'ils ne peuvent pas partager avec la totalité des équipes pour tout un tas de raisons que je ne n'aborderai pas ici et maintenant.
Ceci étant dit, rien ne l'empêche de communiquer sur cet état de fait en expliquant qu'il n'est pas de sa responsabilité d'engager le sujet.
9. Il rend à César ce qui appartient à César
En tant que pivot hiérarchique, le manager (surtout opérationnel) a tendance à être le premier interlocuteur en cas de remontrances ou de félicitations pour un projet mené.
Me concentrant sur ce dernier cas, je vois le manager comme un "distributeur" de reconnaissance. C'est à dire qu'il est en charge de “répandre la bonne nouvelle" sur l'ensemble des acteurs ayant participé de près ou de loin au projet. L'idéal, mais alors l'idéal, serait d'envoyer un email personnalisé à chaque individu clé et services en indiquant dans quelle mesure il(s) a(ont) contribué. Si vous avez du temps et que vous êtes un individu de relation, soyez fous, décrochez le téléphone.
10. Il est ouvert d'esprit
Non, être ouvert d'esprit ne signifie pas que tout est "OK" ou "génial", cela veut dire que l'écoute sans a priori doctrinal est la première étape à toute interaction.
L'écoute a cette formidable énergie de montrer de la considération à l'autre, voire de la reconnaissance, sans même avoir à ouvrir la bouche.
C'est aussi une véritable capacité que d'accueillir un point de vue différent voire fondamentalement opposé au sien. Toujours dans une logique de légitimité informelle, c'est un marqueur important de la stabilité (et de l'intégrité) du manager.
Tous mes vœux de succès
Olivier KAMEL
Que vous souhaitiez faire un point sur vos pratiques, que vous soyez face à un défi managérial, ou encore que vous souhaitiez vous lancer sur un chemin de transformation, je vous offre 30 minutes de mon temps pour en discuter avec vous.