6 choses à savoir lors d'une prise de poste de manager

Comment bien appréhender sa fonction de manager ? Cet article présente 5 réalités auxquelles sont confrontés les managers en prise de poste et des conseils comportementaux pour y faire face.

6 choses à savoir lors d'une prise de poste de manager
Photo de la British Library

Devenir manager pour la première fois peut s'apparenter à une véritable gifle.

Vous avez suivi votre formation, votre coaching, vous avez le soutien et la validation de votre hiérarchie, tout semble avoir été pensé et prévu.

Puis vient le grand jour. Une semaine, un mois...et votre lecture du jeu devient de plus en plus fine. Vous commencez à voir et comprendre certaines choses que vous ne voyiez pas jusqu'à présent...

Dans cette publication, je décortique quelques unes de ces réalités qui peuvent être parfois particulièrement difficiles à accepter.

1. Vous n'avez pas "le" pouvoir

Votre influence est limitée. Si vous pensiez avoir "le" pouvoir, c'est raté.

Disons que vous avez "du" pouvoir et qu'il dépend de beaucoup de paramètres (que vous ne maîtrisez pas toujours) et tous les projets ne vous sont pas accessibles.

Pour tout un tas de raison : vous n'avez pas le temps, ou parfois vous n'avez tout simplement pas vos "entrées". Eh oui, travailler sur certains projets transverses qui vous mettront en avant et vous rendront visibles dans l'organisation est un privilège. Et pour cela, il vous faut vos "entrées", comprenez un sponsor, un mentor puissant qui poussera (imposera ?) votre nom.

Vous aurez donc régulièrement le choix : agir directement / frontalement, ou indirectement. Petit à petit vous vous rendrez compte que le véritable pouvoir provient des effets de leviers dont vous disposez.

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Conseil : l'existence du pouvoir du manager réside principalement dans ce qu'il est capable de fournir à l'équipe : moyens, ressources, notamment.

2. Verbaliser votre autorité revient à déclencher une ceinture d'explosifs.

En d'autres termes, il n'y a pas de survivants. Il n'y a donc pas d'après.

Lorsqu'en tant que manager, si vous devez, pour vous faire entendre, prononcer une phrase telle que : "c'est moi le patron ici", comprenez bien qu'elle sera particulièrement efficace sur le très court terme, mais que vous venez de saboter la "relation" qui, elle, mettra peut-être plusieurs mois à se rebâtir.

Votre autorité provient, dans la continuité du point 1, de ce que vous êtes capable de fournir et du fait que vous êtes celui qui contrôlera à la fin de l'exercice.

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Conseil : valeurs, processus et calendriers managériaux sont vos meilleurs alliés. Les valeurs pour implicitement créer la dynamique autour de vous et les processus associés au calendrier managérial, dans une démarche plus formelle et quotidienne.

3. Vous ne saurez jamais vraiment ce qui se passe

Reprenons depuis le début.

Dans l'écrasante majorité des cas, les informations utilisées pour les débriefings et autres entretiens annuels reposent sur une base déclarative. Que ce soit l'ERP, le CRM, de nombreuses informations trouvent leur source dans la déclaration du collaborateur. Il est donc tout à fait possible que la grande majorité de vos conversations ne soient pas établies sur une base factuellement solide.

De plus, fort est à parier que certains collaborateurs sélectionnent le type d'informations à vous remonter et le niveau d'intensité ou d'impact réel de ces dernières sur vos activités. Là encore, comment statuer clairement lorsque tout n'est pas sur la table.

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Conseil : comme pour l'autorité, adoptez ici une double approche, formelle et informelle. Formelle avec les temps d'échange autour des résultats et informelle en établissant des contacts plus cordiaux et spontanés avec les équipes.

4. On vous regarde, tout le temps.

Verbal ou non verbal, tout sera passé au crible. Un sourire manquant, ou en trop, une parole, parfaitement anodine, pourra être montée en épingle pour ou contre vous.

S'il y a bien un individu pour lequel l'adage "les problèmes restent à la porte de l'entreprise", c'est vous !

Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt, de nombreux salariés voudraient bien avoir votre paye, vos responsabilités pas sûr, mais votre paye si. Le manager est souvent l'objet de nombreuses conversations, qu'elles soient motivées par l'admiration ou la jalousie n'y change rien : on parlera de vous.

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Conseil : parlez toujours comme si tout le monde vous enregistrait, et que votre voix était diffusée dans toute la société, comportez-vous comme si vous étiez toujours filmé (et diffusé dans toute l'entreprise...)

5. Manager ne vaut pas Leader

Vous êtes le manager.

C'est votre contrat et (je vous le souhaite) votre fiche de paie qui le dit.

Vous êtes mandaté par votre entreprise pour être le garant de la performance. Oui mais voilà, il existe peut-être dans votre équipe un individu à l'expertise implacable, et à la stabilité exacerbé. Cette personne est respectée, voire aimée, par le reste des membres. C'est le Leader de cette entité, celui dont personne ne remettra la parole en doute, celui qui, dans une conversation métier aura toujours le dernier mot.

Et croyez-moi, vous n'avez pas du tout envie de vous le mettre à dos.

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Conseil : la relation au Leader de l'équipe est l'une des clés les plus puissantes. Si le Leader vous donne sa confiance, alors les autres équipiers en feront de même. N'hésitez donc pas à vous appuyer sur lui, ou à lui confier la gestion de certains projets. Je vous conseille d'avoir cependant, et dès le début, une conversation franche avec lui pour savoir si, oui ou non, il visait le poste que vous occupez.

6. Vous ferez face à des choix difficiles.

Plus vous monterez dans l'échelle hiérarchique, plus le concept de parties prenantes sera clair pour vous.

Simplifions.

Imaginons que vous ayez d'un côté le conseil d'administration, dont les intérêts sont communiqués et portés par votre propre hiérarchie et, de l'autre côté votre équipe. Le premier a une vision long terme quant aux gains et profits de l'entreprise car il vise ce que l'on appelle la valorisation. Les équipes elles, très souvent, visent la prime de fin de trimestre ou de fin d'année. Et, bien entendu, cela n'implique pas les mêmes actions et donc des choix tactiques et opérationnels.

Le dilemme est donc là : qu'allez-vous choisir ?

La satisfaction des actionnaires qui, au travers de votre N+1 peuvent créer l'appel d'air nécessaire à l'envol de votre carrière, ou votre équipe qui œuvre chaque jour à vos côtés.

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Conseil : en fait je n'en ai pas ici. La seule chose que vous pourrez faire serait de questionner ce qui est véritablement important pour vous. Et c'est une conversation avec vous-même, et vos valeurs. Entendons-nous bien, je n'incite vraiment à aucune décision précise. Les deux cas (que vous choisissiez de suivre la demande du Conseil d'Administration ou celle de votre équipe) présentent leurs points positifs et leurs points négatifs. Si vous décidez de satisfaire les envies de votre Conseil d'Administration, il faudra bien expliquer que ce sont eux qui possèdent l'entreprise et que vous êtes payés pour suivre la ligne qu'il déclare. Si vous décidez de suivre votre équipe, c'est donc au premier qu'il faudra expliquer qu'elle est la cheville ouvrière du système de génération de valeur.

Tous mes vœux de succès

Olivier KAMEL


Que vous souhaitiez faire un point sur vos pratiques, que vous soyez face à un défi managérial, ou encore que vous souhaitiez vous lancer sur un chemin de transformation, je vous offre 30 minutes de mon temps pour en discuter avec vous.

Quel coach pour m’aider en management ?
Olivier Kamel est spécialiste du management depuis 2013 et coach professionnel de managers (accrédité ACC par l’ICF).